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Passeurs de livres de L'Olivier
Passeurs de livres de L'Olivier
5 mars 2013

Atelier d'écriture - Secondes - Vendredi 15 février 2013 : La nouvelle de récurrence

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Partir d'une expression, famillière, récurrente qui rythme votre vie... et qu'on entend ou pronnonce dans des situations très différentes...
Quelles sont ces situations où elles reviennent ?
Quels sentiments, pensées vous viennent ?
En répétant votre expression plusieurs fois dans le texte et en laissant libre cours à votre pensée, vous pouvez écrire une "nouvelle de récurrence"...
D'après Anie Saumont, Les voilà quel bonheur !


Texte de Salomé Benner, 2de 1

Comment tu reviens?
Tu vas faire quoi? Un cinéma avec tes amis? D'accord. Ce sont des gens bien. Tous est organisé, métro, macdo, ciné. Et après? Je sais pas. A quelle heure? Pas trop tard. La séance commence quand? 19H55. Et tu reviens comment? Je sais pas, On verra. T'y vas pas. Quoi? Pourquoi?! C'est comme ça.

D'abord on travaille, après on s'amuse.
Quelle drôle d'idée! Pourquoi ne pas m'amuser? Je regarde juste ce film, et après j'apprendrai. J'ai tout mon temps de toute façon. Ah le ménage? Je l'ai fait la semaine dernière! Garder mon petit frère? Mais j'ai pas le temps! Ah si pardon. J'ai le temps. Je vais me faire un planning, comme ça tu verra que je peux bien m'amuser et après travailler. C'est pour me reposer le cerveau, me changer les idées...

Encore en retard?
Oui mais là j'ai une bonne excuse. J'ai d'ailleurs toujours de bonnes excuses! Mais là, le métro était en panne. Alors j'ai du descendre à Castellane. J'étais complètement perdue alors je suis allée aux cinq avenues... Ah hier? Non mais là c'était différent : Yaël n'a pas voulu me prêter ses chaussures. Et elle m'a retenue pendant dix minutes! Alors forcément, j'ai raté mon bus... Et demain? Ah demain c'est vendredi. Il y aura des embouteillages . Mais de toute façon, les minutes ne servent qu'à chipoter. Qu'il soit 9h55 ou 10h03, c'est pareil.

Je suis encore en retard. C'est parce que je me suis d'abord amusée, et ensuite j'ai travaillé. Mais de toute façon, je sais pas comment je reviens!


Texte de Paul Bonneau, 2de 1

Je ne te vois jamais travailler.
Mon père me le répète souvent. Mais je n'ai pas l'audace de lui répondre. Si je l'avais, je lui dirais que je n'ai pas besoin de travailler beaucoup. Je lui dirais que j'ai une meilleure capacité de mémorisation que lui. Je lui dirais qu'à 20h, quand il rentre du travail, j'ai déjà fini depuis 2h. Je lui ai montré à mon concert que je n'ai pas besoin de travailler pour

réussir. Mais il n'a pas remarqué et me répète "je ne te vois jamais travailler".
Ma mère aussi me le dit. Elle se base sur son expérience et pense qu'il est impossible de réussir sans travailler. Je lui prouve sans cesse, mais elle ne remarque rien et redit la même phrase en boucle :"je ne te vois jamais travailler".
Mes frères et ma soeur me le disent aussi. Ils me disent que je vais me planter. Je leur dit mes notes, mais ils oublient volontairement. Ils doivent être jaloux.
Quand je dis la vérité à mes amis, ils ne me croient pas. Ils pensent que je passe mes soirs à travailler.
J'ai donc pensé que, pour que les gens acceptent, il faudrait qu'ils voient mes résultats et ma méthode de travail. C'est ce que les profs voient, mais ils me disent : "je ne te vois jamais travailler".
Dans le monde extérieur, ce sera la même phrase en boucle :"je ne te vois jamais travailler".

Et je montrerai à mon patron, à mes collègues où à ma femme que ça suffit. Et pourtant, ils se borneront à répéter cette phrase qui me hantera :"je ne te vois jamais travailler".
Vais-je donc avoir la paix? Non, car, même à la retraite, ma femme me reprochera de "ne pas me voir travailler". Cette phrase me suivra sûrement après la mort, mais c'est ainsi. Je l'ai toujours subie et je la subirai toujours sans broncher, car tel est ma destinée.

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